Portrait d'Alumni | Arame Dieye - détecter la submersion côtière

08 octobre 2025 Actus Internationales

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« La mise en place d’un système d’alerte précoce des marées extrêmes permettra de protéger les cultures côtières. »
— Arame Dieye

Née à Dakar, dans les quartiers de Yoff et Ngor, Arame Dieye a grandi au rythme des vagues. Issue d’une communauté lébou de tradition côtière et de pêche, elle explique que cet ancrage culturel a très tôt nourri sa passion pour l’océanographie.

Après une licence en physique-chimie et sciences de la matière à l’Université Cheikh-Anta Diop, elle suit un parcours diversifié, notamment une licence professionnelle de géomètre-topographe, avant de revenir vers son objectif initial.

Elle engage ensuite un master en physique appliquée aux sciences de l’océan et de l’atmosphère, à l’université de Ziguinchor (Casamance). Ses recherches de master et de thèse concernent les variations du niveau de la mer en Afrique de l’Ouest et la modélisation du système de marées sur les plateaux côtiers et estuaires (Guinée-Bissau).

ELEVATION DU NIVEAU DE LA MER

Son travail l’amène à concevoir un prototype de système d’alerte précoce aux marées extrêmes :

en s’appuyant sur des données océanographiques, atmosphériques et un réseau local de marégraphes (une quinzaine déployés le long du littoral bissau-guinéen), elle propose des prévisions à quelques jours pour permettre aux agriculteurs de renforcer les digues avant les épisodes critiques.

Ce dispositif répond à une urgence réelle : dans cette région, on observe des amplitudes de marée de 6 à 7 mètres dans certaines zones — bien au-dessus de la moyenne côtière ouest-africaine — ce qui fragilise les digues et cause des pertes de terres et de récoltes.

À travers ce portrait, l’IRD salue la trajectoire d’Arame Dieye et l’engagement porté par ses travaux. Ils montrent comment la recherche appliquée, ancrée dans les réalités locales, peut contribuer à anticiper les risques côtiers et à proposer des solutions concrètes pour les territoires vulnérables.

Un article signé par Olivier Blot, IRD le Mag'