Issu d’une famille de cultivateurs casamançais, Badara Sané s’intéresse très jeune au temps qu’il fait, au temps qu’il va faire et à l’influence des événements climatiques sur la qualité et la pérennité des activités agricoles. « Les savoirs ruraux traditionnels permettent de reconnaitre les signes annonciateurs de la pluie, de période de sécheresse ou de fortes précipitations. Mais la science et la technologie peuvent améliorer ces prédictions pour sécuriser la production », estime le jeune chercheur que les prévisions météorologiques et leurs applications fascinent. C’est donc assez logiquement qu’il se tourne vers des études de physique-chimie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), une fois son bac obtenu à Bignona (Ziguinchor). Durant son master en météorologie, océanographie et gestion des milieux arides, il envisage même de devenir prévisionniste météo au sein de l’organisme qui chapeaute l’aviation civile en Afrique. Poursuivant son cursus académique, il entreprend un doctorat en cotutelle UCAD-Sorbonne Université sur les évènements marins extrêmes du plateau continental ouest africain. Le projet intègre une approche de co-construction d’un outil d’aide à la décision, avec les pêcheurs artisanaux de la Petite Côte au Sénégal.
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Portrait d'Alumni | Badara Sané - prévoir les courants côtiers extrêmes
Le jeune océanographe sénégalais présente aux Trophées de l’innovation un système de prévision des courants marins extrêmes, pour aider les pêcheurs.
ALERTE DE PROTECTION
C’est ce système, destiné à prévoir et faire connaitre aux acteurs du secteur maritime ouest-africain la survenue des épisodes de courants marins extrêmes, qu’il soumet au jury des Trophées de l’innovation de l’IRD.
« Ces courants extrêmes, allant du sud vers le nord, se produisent durant environ six mois autour de l’été. Ils constituent une perturbation majeure des pratiques de pêche au filet et au casier, car ces engins de pêche sont rendus inopérants ou dégradés, ce qui fait perdre jusqu’à une journée de travail à chaque évènement », indique-t-il.
Pour anticiper ce type d’épisode extrême, le projet combine de la modélisation océanique haute résolution en modes simulation et prévision, des mesures satellites et des informations physiques recueillies en temps réel et différé par des capteurs installés sur une bouée ancrée sur une des zones de pêche. Ce dispositif, permettra de produire des alertes à court terme. Via le SAP (service d’alerte précoce) de la météorologie nationale sénégalaise limité actuellement aux houles extrêmes, les pêcheurs, autorités maritimes et services côtiers pourront accéder facilement aux alertes. Sa mise en service progressive s’étalera de l’été 2026 pour le premier prototype pour la région de la Petite Côte, jusqu’à l’été 2027 pour l’ensemble du littoral Sénégalais.
Un article signé par Olivier Blot, IRD le Mag'

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