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CoSav Littoral et Océan : retour sur les échanges à l'UNOC

24 juin 2025 Actus IRD
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À l’issue de leur participation à la Conférence des Nations unies sur les Océans (UNOC), la conseillère scientifique de la communauté des savoirs Littoral et Océan, Marine Hermann et sa co-animatrice, Stéphanie Duvail, nous partagent leurs retours d’expérience et éclairages sur les enjeux abordés lors de cet événement international et sur les actions portées par la CoSav en 2025.

Vous avez participé à la Conférence des Nations unies sur les Océans (UNOC). Quelles actions y avez vous menées ?

Tout au long de l’année, la CoSav Littoral et Océan (LeO) s’est mobilisée en préparation de l’UNOC, qui a placé la protection des socio-écosystèmes océaniques et côtiers au cœur de l’agenda international.

Aux côtés de nos partenaires, nous avons ainsi présenté nos travaux sur les cinq océans à l’OOSC, le pilier scientifique de l’UNOC, via plus d’une cinquantaine de contributions. Outre de nombreuses présentations scientifiques, ces contributions ont inclus une présentation “keynote” en plénière, deux présentations de l’approche autour des sciences de la durabilité que nous portons à l’IRD, ou encore une session spéciale sur les questions de genre dans la pêche qui a donné lieu à un policy brief. Bien évidemment nous avons également répondu présentes et présents à l’UNOC elle-même, en y participant au premier Sommet Deltas du Monde porté par le premier ministre vietnamien et le président irakien, en y présentant le livre l’Océan en Commun publié aux éditions Grands Enjeux de l’IRD à l’occasion de l’UNOC.


Quels sont les grands messages que vous en retenez?

Les récentes recommandations de l’OOSC et de l’UNOC soulignent le rôle central des scientifiques dans les processus de décision. Équité, inclusion, transdisciplinarité et sciences participatives émergent comme des priorités pour les sciences océaniques, au cœur des échanges lors des journées Cosav. L’UNOC a mis en lumière les contributions de l’IRD sur des sujets variés : pêche des femmes, pollutions plastiques, alimentation, interactions terre-mer, grands fonds…

Les discussions ont révélé que les démarches dites participatives recouvrent des réalités très diverses: entre concertations symboliques, actions prescriptives et véritables co-constructions. Il est essentiel de clarifier ces approches, de reconnaître les savoirs locaux et de repenser la place des scientifiques dans les processus de décisions.

 

Quelles retombées en attendez-vous?

En rassemblant 175 États membres des Nations Unies, 64 Chefs d’État et de gouvernement, 28 responsables d’organisations onusiennes, intergouvernementales et internationales, 115 ministres, et 12 000 délégués, l’UNOC a mis résolument, et de façon inédite, l’océan sur le devant de la scène politique internationale. D’autres l’ont déjà souligné avant nous, cette mobilisation internationale devrait permettre la ratification d’ici la fin de l’année de plusieurs traités, dont l'accord BBNJ, qui donne un cadre juridique à la protection de la haute mer et des grands fonds marins. Ceci constitue déjà une avancée tout-à-fait remarquable ! En plaçant ainsi l’océan au centre de l’attention, l’UNOC a aussi participé, nous l’espérons, à une prise de conscience accrue, politique et citoyenne, des enjeux liés à l’Océan.

Mais malgré ces engagements, les actions concrètes et décisives en faveur du climat peinent à être mises en place. C’est l’exemple des COP ou encore les remises en cause récentes d’avancées scientifiques et environnementales. Préserver un avenir durable pour notre planète est un combat qui exige un engagement à long terme et sans relâche. Pour que les “Engagements de Nice pour l’Océan” deviennent réalité, un engagement collectif, durable et sans relâche est indispensable. Les scientifiques ont un rôle essentiel à jouer : produire des connaissances, mais aussi les partager au-delà de leur sphère, en dialoguant avec les citoyens, les décideurs et l’ensemble des acteurs concernés.

 

En quoi la communauté Littoral et Océan contribue-t-elle à la réflexion ou à l’action sur les territoires côtiers ?

Face à leur grande complexité et à la multiplicité des facteurs qui les influencent, les socio-écosystèmes océaniques et côtiers nécessitent une approche interdisciplinaire.

Assurer leur durabilité implique de mobiliser les sciences environnementales, sociales et humaines, et de favoriser le dialogue entre chercheurs, usagers, gestionnaires et habitants.

La Communauté de Savoirs Littoral et Océan offre un cadre original de rencontre, de réflexion et d’expérimentation autour de la transdisciplinarité, qui place le collectif au cœur du processus. Nous travaillons ensemble à imaginer de nouveaux outils pour promouvoir ce dialogue : journées annuelles, plateforme collaborative, formations et ateliers ancrés chez nos partenaires, ouvrages collectifs …

La CoSav Littoral et Océan vise à mobiliser les compétences scientifiques, en concertation avec les acteurs non académiques, pour co-construire des actions face aux enjeux socio-environnementaux d’aujourd’hui.

 

Avez-vous d'autres actions marquantes à venir en 2025?

La dynamique collective portée par la CoSav LeO se poursuit au-delà du 13 juin. À Bangkok, plus de 150 participants venus de la recherche, des institutions publiques, du développement et de la société civile ont pris part à la 2e édition de l’atelier “Southeast Asia Environmental Systems”. Ensemble, ils ont identifié les enjeux liés aux socio-écosystèmes aquatiques en Asie du Sud-Est et exploré des approches transdisciplinaires pour y répondre.

De nombreuses autres initiatives sont prévues en 2025 : le colloque régional TACCOVAR au Cameroun, le Colloque International sur les Interactions entre Humains et Invertébrés Marins à Paris, l’exposition Terra Mar en parallèle à Montpellier et à Brésil, ou encore une table ronde dans le cadre du projet Track Changes à Nouméa. 

À plus long terme, un projet structurant est en cours avec nos partenaires d’Afrique de l’Ouest autour des sciences de la durabilité océanique. Dans les mois à venir, notre collectif poursuivra également son travail de réflexion sur les messages à porter autour des grands enjeux liés à l’Océan, en vue notamment des Journées annuelles LeO à Marseille, les 3 et 4 novembre prochains.

 

Rejoindre la CoSav LeO

 

 

Qu'est-ce qu'une communauté de savoirs (Cosav) ?

La vision de l'IRD prend sa source dans le débat scientifique et dans le dialogue avec la société. Les Communautés de Savoirs (CoSav) sont des espaces de réflexion et d’action proposés par l’IRD où chercheurs, experts, acteurs de terrain et passionnés du monde entier croisent leurs savoirs pour relever ensemble les grands défis sociétaux. C’est dans les CoSav qu’émergent les orientations qui définissent la position de l’IRD sur les grands défis scientifiques. 

 




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